Week-end de Pâques dans la Meuse.
Sandrine, Guillaume et Kirou nous
attendaient, du 26 au 28 mars dernier, au rassemblement qu’ils organisaient à Heudicourt-sous-les-Côtes, près du Lac de Madine, dans le riant département de la Meuse. Arrivés en
fin de matinée ce samedi, nous avons pu nous installer dans le confortable
hébergement. A l’accueil, nos hôtes nous présentaient Jean-François, qui sera
notre guide, durant les balades du week-end. Mais nous en reparlerons un peu
plus loin.
Ce rassemblement sonnait les retrouvailles pour nombre de BFGistes. Quelques sudistes et bretons avaient fait grande route
pour venir découvrir la Meuse.
Vers 14 heures, nous étions invités à prendre nos fiers
destriers pour aller découvrir le Point X. Avant d’arriver sur ce site
historique, notre guide nous invitera à effectuer de nombreuses manœuvres de
demi-tour. Sur ces routes étroites …
Cette balade nous menait, donc, dans les collines environnantes,
sur la butte des Eparges, théâtre sanglant de 1914 à 1918. Pendant ces quatre
années, les armées allemandes et françaises ce sont affrontées pour ce point
d’observation. Pendant quatre ans, les allemands résisteront. Le front restera
sur un kilomètre de large. Pendant quatre ans, ce seront plus de 100 000
morts de part et d’autre. Vingt milles de ces valeureux soldats ne seront
jamais retrouvés et n’auront jamais de sépultures. Ce sera une guerre de mines
et d’artillerie incessante. Nous pourrons voir les « entonnoirs »
occasionnés par les explosions des mines « souterraines » mises en
place par les régiments du génie des deux camps. L’écrivain Maurice Genevoix,
qui a participé au combat, témoigne de la bataille dans son ouvrage :
« Les Eparges ». Louis Pergaud, auteur de « La Guerre des
Boutons » y laissera la vie.
Cette
bataille est l'une des premières à présenter de nombreuses caractéristiques qui
se révèleront classiques de la première guerre mondiale : une durée de
plusieurs semaines, de plusieurs mois, voire de plusieurs années, des séries
d'attaques, contre-attaques avec de nombreuses pertes pour des gains
territoriaux faibles et même nuls.
Durant
cette découverte, notre guide, encore lui, essaiera de nous mener vers
différents sites à visiter. Mais pas tous couronnés de succès. Jean François
est coutumier du fait, nous dit-on …
Après
avoir sillonné le champ de bataille, nous reprenons nos machines pour aller
visiter la Cave de l’Aumônière, à Viéville-sous-les-Côtes.
Son propriétaire nous expliquera tous les secrets de sa production : Vins
de Pays, blancs, gris, rouge, eaux de vie à base de mirabelles, confiture et
jus de fruits. Une dégustation de ces différents produits ravira les motards.
Sur
la route du retour, Jean François, sans se perdre cette fois, nous fera
découvrir La Maison des Arcades (XVème siècle), le superbe château,
l’abbaye, le cloître (XVème) et la collégiale (XIVème) de
Hattonchatel.
Nous
sommes passés par une station service car il est prévu de nous faire parcourir
environ 170 kilomètres durant la journée de dimanche, … si Jean François ne se
perd pas trop !
Après
un très bon repas, nous avons eu le plaisir de passer la soirée sur les rythmes
rock’n roll de pink floyd ou midnight-oil, … joués par un groupe bien sympathique, réuni pour
l’occasion à la demande de Sandrine.
Dimanche
matin, nous partons à la découverte du Fort de Liouville, géré par une
association qui met du cœur à l’ouvrage pour sa sauvegarde et permettre ainsi
la visite de ce site impressionnant par sa taille et sa richesse historique.
L’origine de tout ce travail vient de Monsieur Jacky Bruneteau,
consacrant son temps, son amour et son énergie au culte et au souvenir de tous
ces soldats. Ceci sans distinction de leurs origines, mais tombés sur le sol de
notre patrie, avec la ferme intention que leur sacrifice ne soit pas oublié. Il
ira jusqu’à s’installer dans le fort, dans les conditions de vie comparables à
celle qu’ont vécu les combattants en ces lieux, sans eau, sans électricité,
sans le confort moderne. Les travaux de déblaiement ont commencé en 1988.
Monsieur Bruneteau, toujours vêtu de sa tenue bleu
horizon, décédera le 26 avril 1992, alors qu’on lui remettait la Médaille du
Souvenir Français, sur le site de la Crête des Eparges.
A
l’issue de cette très intéressante visite, nous reprenons nos motos pour
rejoindre le restaurant. Nous apprendrons, par hasard, enfin peut-être, que
Jean-François, a fait quelques tours et détours pour nous y emmener.
Après
un excellent repas, nous rejoindrons la Fabrique de Château Perlé et le
groupement de producteurs lorrains « Clair de Lorraine ». Nous
apprendrons comment est fait le Perlé de Lorraine à partir de mirabelles,
cerises, framboises, groseilles. A l’issue de cette visite, nous rejoindrons le
site du Mémorial Américain de la Butte de Montsec,
commémorant la bataille du Saillant de Saint-Mihiel. Nous avons profité du lieu
pour faire une photo du groupe de motards ayant participé à cet agréable
weekend meusien. Puis nous avons repris nos machines pour rejoindre notre site
d’hébergement et apprécier le buffet qui nous attendait. Durant cette agréable
soirée, quelques motards taquins ont baptisé Jean-François, notre guide du
weekend, du gentil surnom de « La Boussole ».
Lundi
matin, les participants faisaient un peu grise mine. Il pleuvait et la route
nous attendait tous pour rejoindre nos domiciles. Dominique et moi avons eu
beaucoup de vents très violents et des trombes d’eau entre Charleville-Mézières
et Sedan. Arrivés dans le Nord, nous avons terminé la route sous le soleil.
Dominique et moi profitons de cet article pour vous inviter tous au Rassemblement BFG en Nord, que nous organisons à Bouvines, les 16,17 et 18 septembre prochains.
Eric